• 11 octobre

    Le temps du grand passage approche, les Dames se rassemblent déjà. Partout, les préparatifs vont bon train.
    Comme à son habitude, Riannon a ressurgi de nulle part il y a quelques jours... Enfin, "nulle part" en apparence. Elle n'est jamais loin en fait, il suffit de savoir son coeur pour la trouver. Morrigan aussi est arrivée hier soir, son dernier fils sur le bras. Jamais, je crois, je n'ai vu un tel éclat dans les yeux d'un nouveau-né ! Il n'est pas encore l'heure, bien sûr, mais je crois qu'il est promis à de grandes choses, vraiment ! Mes amies, mes soeurs, mes jumelles,... A chaque fois, c'est un émerveillement véritable de vous retrouver. Malgré ce que peuvent en voir les gens, et au-delà de toutes nos différences, nous nous ressemblons tant que nous pourrions parfois nous échanger. Sauf que je n'atteindrai sans doute jamais ton intuition, Morrigan ! Le mot, c'est "oui"... J'avais failli l'oublier et tu es arrivée juste à temps pour me le rappeler. A la minute exacte où j'en avais besoin ! Tu m'épateras encore longtemps, ça c'est sûr !

    Autour de nous, le monde s'affaire. De la grange monte un roulement doux et puissant, c'est un enfant qui s'essaye au tambour. J'entend une voix qui l'accompagne, pure, brillante comme la lune. Les cris, les rires, les retrouvailles, le tintamarre dans le cuisine, les jeux et les couchers qui envahissent l'espace... Oui, l'année se termine. Un cycle se termine. Mais celui-ci ne ressemble pas au précédent. Mon temps de deuil se termine lui aussi, sans rien d'autre à vouloir que laisser advenir le neuf ou l'inconnu.

    Et moi dans tout ce brouhaha ? Etrange comme sensation. Je me laisse apparaître enfin. Je suis en paix. La cicatrice est là, elle fait partie de moi maintenant. Non pas qu'elle ne me fasse plus jamais souffrir, mais je l'ai acceptée. Je peux la vivre et vivre avec elle, simplement. Et puis cet étonnement ! Le leur et le mien... Je porte à nouveau mon anneau d'argent. Il ne m'a jamais quittée en fait, mais je ne le montrais jamais, le changeant de cachette de jour en jour, parfois d'heure en heure. Toujours présent, toujours absent. Et puis, je l'ai remis à mon doigt il y a quelques jours. En silence, juste pour moi. Enfin ça c'est ce que je croyais ! Quelle surprise ! Quelle joie ! Quelle fête ! Oui, il est unique entre tous... mais de là à ce qu'on le reconnaisse si facilement après tant de temps ? Là, c'est moi qui étais ébahie ! Alors ensemble, on a mis des mots sur l'absence, sur l'évidence aussi... Sur ce qui compte vraiment. Une nouvelle paix, au grand jour cette fois. Pour tous.
    Dorénavant, il n'y aura plus que les hurlements de mon ventre dans la longue nuit de ton absence que je garderai pour moi seule. Longtemps. Mais ça...

     

     


    Un cycle se termine. Un autre m'attend de l'autre côté de ces jours.

     


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