• L'air est vraiment devenu insupportable en ville, l'ambiance m'entame le moral. Cela ressemblait peut-être à un coup de tête mais tant mieux ! Ce soir nous partirons enfin.
    Je regarde cette terre que j'ai tant parcouru. Je me souviens... Mais non, plus rien ne me retient ici. Tout y est mort et désolation et je ne veux pas pourrir parmi les regrets. Ce matin, j'ai planté le lierre et le sureau au ras des murs. Au printemps, ils entameront la pierre qui éclatera sous la poussée de la vie. C'est bien...
    Et puis j'ai glissé le noisetier et le gui dans ma besace, ils sont l'avenir. Le cheval est prêt qui nous attend. Sentiment étrange, il ressemble à celui qui m'avait ramenée vers toi...


    votre commentaire

  • Etrange de se dire "nouveau départ" lorsqu'on arrive quelque part. Et pourtant c'est bien ça... Je n'ai plus eu envie d'écrire ces derniers jours, j'ai revécu plutôt. Je suivais le chemin de nous et j'y ai retrouvé l'éclat de tes rires, l'intensité de ton regard devant notre nid de bohème, tes étonnements, la douceur de tes lèvres...
    Tout à l'heure, je rendrai ton corps aux gens parce que tu fus homme publique aussi. Mais je sais que ça n'a aucune importance. Tu vis en moi, au plus profond. D'eux, tu disais qu'ils ne comprenaient rien et je crois que tu avais raison. Ils n'ont rien vu, rien entendu, rien senti sauf leur peur d'un monde inconnu. Ils prennent leurs ricanements pour de la joie et leur instinct grégaire pour de l'intelligence. Ils sont déjà morts et ne le savent pas. J'ai souri à voir les traces qu'ils laissent devant le seuil. Ils rôdent mais n'osent pas pousser la porte... Leur besoin de salir et de détruire n'est que l'exemple même de l'obscénité.
    Je n'ai plus ta foi depuis longtemps : je n'aime pas les hommes en meutes ou en troupeaux et ils me le rendent bien, ce n'est que justice. Mais sincèrement, peu me chaut... Je n'ai jamais eu de plaisir à me rouler dans la fange et l'ignominie.

    Crépuscule, l'heure des vautours...
    Mon monde, c'est la nuit.


    votre commentaire

  • Quel plaisir de ralentir le pas ce matin. Tout doucement approcher, humer, me laisser imprègner de la terre... Et de cette liberté toute neuve ! Débarrassée des jougs enfin ! J'ai l'impression d'avoir grandi, c'est marrant !
    Il faisait si calme... Le bois craque déjà. J'arrive à temps pour les coings. J'en rêve ! Des cotignacs moelleux, parfumés ! Autre chose que la tambouille de campagne quand même ! Mais une chose à la fois... J'installerai mon compagnon à l'étable pour quelques jours, j'en aurai encore besoin un peu. Et il a bien besoin d'être bouchonné le pauvre. Ce sera ma première occupation. Et puis vider mes fontes et me débarrasser de cette débilité de paperasserie.
    ... pompom... Je ne peux pas m'empêcher d'en rire encore... Hooooooo suis pas charitable quand même ! Passons.
    Et puis tout ce qui m'attend... Mais pas aujourd'hui ! Aujourd'hui, c'est fête !!!
    Tiens ? Je me demande qui est en ville... Il y en a tant qui voulaient partir.
    Ca m'arrivera aussi...


    votre commentaire