• C'est... surprenant. Et si simple. Il n'y a rien à faire, juste regarder. Les gens vont, viennent, partent. Sans un mot, sans un regret. Juste un peu d'espace et de calme gagné. Et j'aime ça ! Je n'ai pas plus envie de les connaître que de partager quoi que ce soit avec eux. Alors parfois je meuble, et même que je peux arriver à leur dire ce qu'ils veulent entendre. Mais qu'ils ne me pensent pas ferrée pour autant.
    Les plus prudents se retirent le plus discretement possible, les autres... bah !
    Et puis quelques-uns... Ceux qui regardent, ceux qui ne souffrent pas de tendre une main, ceux qui savent écouter le silence. En fait ceux qui n'ont pas besoin de moi, qui sont entiers et vivants, si pleins qu'ils débordent sans crainte de manquer...

    Quelle confusion dans les mots ! Partage, échange, don... Dépouillement. Pardon, lacher-prise... Oubli. Tiens ? Mais où est donc cette note que j'avais griffonée si vite un jour ? Et de quoi parlait-elle encore ?

    Ha ! La voilà !  la différence entre idées, idéaux et convictions ... Il y aurait de quoi noircir des pages sur ce thème également.


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  • J'en ris à en pleurer ! Certains semblent avoir du temps à perdre, beaucoup !! Mais qu'espèrent-ils donc encore trouver ?
    Voilà des mois que je les balade par le bout du nez et ils ne semblent toujours pas s'en être aperçu. Ou du moins les spéculations les occupent joliment.

    Et pendant ce temps... Je vis !
    Journée sorcière bien sûr. Lever aux aurores, les gestes de tous les jours en prière à la terre. Pas de mots... Pourquoi faire ?
    Nous avons honoré le passage il y a peu. C'est sans doute un de mes moments préférés, celui qui condense le mieux la puissance et la tendresse. Celui qui cristallise le plus de peurs aussi. Comme chaque année, le moment est venu de tout lacher et de partir vers l'inexploré. Laisser mourir le vieux, l'usé, le fatigué pour reprendre le chemin vers la lumière. S'éveiller comme le germe dans la graine après un trop froid hiver, comme la feuille qui s'étire déjà dans sa coque étroite, simplement heureuse d'avoir survécu, prête aux dangers nouveaux, inconnus. Renaître enfin... Bientôt.

    Bientôt la lune renaîtra et avec elle la Vie. Nous nous retrouverons à nouveau et au gué ou à la clairière, le chant arc-en-ciel emplira l'air. Les ponts fragiles vibreront sous la chaleur et du néant reviendront ceux que l'on croyait oubliés.


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  • Il m'a dit d'un air un peu étonné : "C'est bizarre, les cadavres, il n'y a plus personne à l'intérieur."
    J'ai souri, je crois. Oui, c'est bien cela : il n'y a plus personne à l'intérieur... A trop vouloir chercher au-delà, c'est ce qui arrive. Bêtement.



    Comment prétendre s'établir dans des 'plans supérieurs de la conscience' alors qu'en général on est incapable d'habiter pleinement son corps et ses sens?

    Lorsque j'habite pleinement mon corps, je n'ai aucun besoin de m'occuper l'esprit à chercher des repères, des explications sécurisantes. Je me fais croire que je m'élève sur une montagne alors que mes pieds n'ont pas décollés du sol. Je me fais croire que j'ai besoin de prises pour escalader la montagne (croyances, pratiques, image de soi ou de 'dieu').
    Au coeur de mon propre rêve d'élévation, je commence à descendre. Et une fois pleinement sur le sol et donc dans la conscience corporelle, je me réveille et m'aperçois que je n'ai jamais quitté la terre ferme. J'ai seulement rêvé que je la quittais; mais maintenant c'est fini. Je sens la terre sous mes pieds, la terre de la présence sacrée. Je puis alors parler du divin parce que j'en ai la saveur. Il est le sol sur lequel je découvre l'énorme liberté de n'avoir plus de prises à saisir. J'ai les mains grandes ouvertes, je peux faire mille cabrioles. 'Bienheureux les pauvres!'. Je découvre alors que cette terre si ferme est semblable au ciel et que je flotte, libre de mon propre poids. Je ne pèse plus rien. Je suis la nature de l'espace qui m'entoure. Je n'ai pas de passé, pas d'avenir, pas de territoire. Je n'ai rien. Je suis nu. Je suis dépouillé de tout vêtement et identification, vêtu de ciel, JE SUIS DE NE PAS ETRE.
    Quand on est pleinement dans la conscience corporelle, on se rend compte que pour l'intelligence du corps, il n'y a ni temps ni espace.
    Je m'explique : le corps est toujours dans l'instant car les 5 sens sont de l'ordre de l'instantanéité : je regarde l'arbre, c'est du présent, mais lorsque je me dis que je regarde l'arbre, c'est déjà mon mental, je rentre dans le processus temporel à savoir : 'l'idée que je regarde l'arbre' qui se superpose à la vitesse de l'éclair sur la pure perception du présent.
    L'instant, c'est l'éternité, l'intemporalité car bien que toutes sortes de choses se produisent et se sont produites, tout cela se fait à l'intérieur du grand 'ici et maintenant' qui inclut tous les 'temps'.
    La pensée, c'est la temporalité, car elle ne rencontre pas le flux de la vie qui est dans l'instant, elle est toujours en retard, elle ne peut saisir qu'un cadavre du réel, une représentation mentalisée du réel et non le réel. Ensuite, pour le corps et les sens, il n'y a pas non plus d'espace, pas d'intérieur ni d'extérieur, car comment puis-je me distinguer de l'arbre puisque le mécanisme mental n'intervient pas au moment de la perception pure? L'oeil n'a aucune possibilité de se distinguer de ce qu'il voit, c'est uniquement lorsque l'idée que 'je regarde l'arbre' émerge que la dualité sujet/objet commence à apparaître! Ceci était un exemple avec le sens de la vue, mais il en va de même avec tous les autres sens du corps. On dit à tort que l'occident est matérialiste, mais c'est faux, il est MENTALISTE. Si l'occident vivait vraiment dans la matière, le corps et la concrétude, les gens venu au monde dans cette culture habiteraient davantage leur corps et vivrait l'instant ! Cependant, ce problème n'est pas propre à l'occident, même si on le retrouve massivement chez nous. Beaucoup d'ascètes cherchent aussi le divin ailleurs que dans leur corps... En discutant un jour avec un homme que je considère comme ayant atteint un certain niveau de réalisation, je me suis rendu compte à quel point la méconnaissance du corps pouvait encore entraver certaines personnes vivant pourtant d'une authentique spiritualité. Celui-ci me disait : 'mon corps n'est que fioriture, aucune importance...' Je lui parlais des quelques expériences d'unité que j'avais pu vivre et lui disais : quand j'ai vécu le sacré, je sentais intuitivement qu'il s'agissait de quelque chose que je 'connaissais' cellulairement, qui n'a jamais quitté mon corps en quelque sorte. Je pense que c'est le mental qui nous en sépare mais que le corps, lui, baigne dans cette atmosphère lumineuse en permanence. Lui me rétorquait que : ' Benjamin, ce n'est pas dans le corps ni dans le mental mais par-delà l'au-delà du mental plus encore, au sein de ce que tu es en somme. Le corps baigne dans ce qu'est le monde, le mental dans ce qu'est l'univers, le sacré est encore par-delà'. Je lui ai dit que je n'étais pas d'accord, parce que le corps est LIBRE, l'intelligence du corps est reliée à la source sacrée de toute chose... c'est en quelque sorte le psychisme qui dérègle, court-circuite l'unité entre le corps et le spirituel. D'ailleurs le but avoué de l'alchimie n'est-il pas l'édification du 'corps spirituel' (autre terme pour parler de la pierre philosophale)? La méditation nous montre qu'il suffit d'être présent au souffle physique pour entrer dans le mouvement du souffle spirituel qui nous conduit au-delà du temps et de l'espace, là où tout ne forme plus qu'un cyclone divin dont l'oeil qui est au centre est immobile... immobilité qui n'est rien d'autre que la vitesse infinie du mouvement


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  • Si j'avais encore eu besoin d'une confirmation... Elle fut lumineuse !!
    Chassez le mal de votre vie, la douceur s'engouffrera dans l'espace vacant sans que vous n'ayez rien à chercher.

    Le printemps est à la porte... Joli oiseau, apprends-moi ton langage.


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  • Sensation étrange... Rarement si consciente surtout. Aujourd'hui, je me sens en paix.
    Hoooo ! Pas avec le monde, non... Mieux ! Avec moi. Je me sens heureuse d'être ce que je suis. Avec mes forces et mes faiblesses, avec mes failles et mes talents.
    J'ai accepté depuis belle lurette le fait d'être différente. Je ne me pose plus ces questions sans réponse depuis longtemps, si longtemps que ça me semble être dans une autre vie. Et mes souffrances se sont envolées d'elles-mêmes.

    Pourquoi cette sensation est-elle rare alors ? Peut-être parce que souvent encore, je reste interdite devant la paresse intellectuelle, l'égoïsme, la lâcheté, la veulerie... La bêtise et la laideur. Le monde des humains en gros. Et bien sûr que certains arts ou concepts me sont inaccessibles, j'en suis consciente. Mais je n'y trouve aucun motif de jalousie. Je peux admirer sans envie sauf celle d'apprendre toujours plus et mieux. Ma vie n'y suffira pas mais peu importe : chaque pas me mène vers plus de lumière, plus de curiosité aussi.
    C'est en même temps une sensation animale... Instinctive, basique. Chaque part de moi participe à l'unité, la fait progresser harmonieusement. Chaque fibre est disponible, en attente sereine, ouverte à la vie et à ses surprises, prête à ressentir et à agir, sûre de ses capacités et confiante en ses voisines.

    Aujourd'hui, je ne joue pas un rôle, je joue avec la vie... Ma vie !


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