• Printemps avant l'heure. Je quitte l'atelier sans regrets. Les mois à travailler sans relâche ont porté leurs fruits, je laisse la place à d'autres.

    J'ai repris le chemin de l'université. J'ai besoin de réouvrir mon horizon et les livres seront mes meilleurs alliés, comme d'habitude. Et puis les Dames Noires... L'heure est venue. Beaucoup attendaient dans l'ombre et les voilà... Sans grandiloquence, juste présentes. Des femmes fières et douces, puissantes et tendres. De celles qui connaissent leur valeur et n'ont pas besoin de s'en vanter. Elles agissent par plaisir et non pour la gloire et leurs sacrifices n'ont pas de prix. La sagesse et la générosité comme seules parures, vous les croisez parfois sans les reconnaître... Heureusement peut-être.


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  • Etreindre le vide... Accepter sans se résoudre. Chercher la paix à défaut de vivre la joie. Quoi d'autre en fin de compte ? Nos pensées filent en rêves inaccessibles. Déjà bienheureux celui qui peut survivre sans trop y laisser de chair ou de rires.
    Ce besoin de découvrir, de comprendre n'est que le signe d'un manque d'intelligence. La vérité est ailleurs... Inaccessible à nos sens limités, à nos facultés si pauvres. Quel humain pourrait-il prétendre à la vraie connaissance ? Pas avec la tête en tous cas. Elle, elle ne peut traiter que des questions morcelées, par le p'tit bout de la lorgnette toujours. Elle est au mieux borgne et quasi sourde. Le monde est trop grand pour elle, l'univers trop riche, la vie trop vaste. Nos mains ne valent pas mieux. Nos bras peut-être... Quand ils peuvent serrer sur le coeur. Quand les mots, les pensées se taisent enfin.

    Com-prendre, avec soi... Vers quoi, vers où ?
    Con-naître pour pouvoir re-con-naître... Pour re-naître peut-être.
    Tout est en tout, tout est déjà là, accessible ici et maintenant.

    Et pourtant... Au début était le Verbe. La création ne peut se passer de lui. Elle passe par lui, par le pont qu'il fait apparaître, par la relation qu'il rend possible. Par la dualité qu'il engendre.

    Et en nous ne subsiste qu'une certitude : l'union véritable est au bout du silence.


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  • Du temps où je pensais pouvoir posséder la vérité dans mon âme et dans mon corps, où j’imaginais avoir bientôt la solution à tout, à l'école du philosophe Gurdjieff, il est un mot que je n’entendis jamais prononcer ; c’est le mot amour. Je ne dispose aujourd’hui d’aucune certitude absolue. Je ne saurais avancer résolument comme valable la plus timide des hypothèses formulées dans cet ouvrage. Cinq ans de réflexion et de travail avec Jacques Bergier ne m’ont apporté qu’une seule chose : la volonté de tenir mon esprit en état de surprise et en état de confiance devant toutes les formes de la vie et devant toutes les traces de l’intelligence dans le vivant. Ces deux états : surprise et confiance, sont inséparables. La volonté d’y parvenir et de s’y maintenir subit à la longue une transformation. Elle cesse d’être volonté, c'est-à-dire joug, pour devenir amour, c'est-à-dire joie et liberté. En un mot, mon seul acquis est que je porte en moi, désormais indéracinable, l’amour du vivant, sur ce monde et dans l’infinité des mondes.

    Pour honorer et exprimer cet amour puissant, complexe, nous ne nous sommes sans doute pas limités, Jacques Bergier et moi, à la méthode scientifique, comme l’eût exigé la prudence. Mais qu’est-ce que l’amour prudent ? Nos méthodes furent celles des savants, mais aussi des théologiens, des poètes, des sorciers, des mages et des enfants. Somme toute, nous nous sommes conduits en barbares, préférant l’invasion à l’évasion. C’est que quelque chose nous disait qu’en effet nous faisions partie des troupes étrangères, des hordes fantomatiques, menées par des trompettes à ultra-son, des cohortes transparentes et désordonnées qui commencent à déferler sur notre civilisation. Nous sommes du côté des envahisseurs, du côté de la vie qui vient, du côté du changement d’âge et du changement de pensée. Erreur ? Folie ? Une vie d’homme ne se justifie que par l’effort, même malheureux, vers le mieux comprendre. Et le mieux comprendre, c’est le mieux adhérer. Plus je comprends, plus j’aime, car tout ce qui est compris est bien.

    Louis Pauwels, 1960


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  • Un cri a déchiré la nuit glacée. Cette déchirure... Un hurlement de bête à l'agonie. Celui de la mort qui approche, du sang qui s'échappe. Celui que je connais trop bien. Il résonne dans mes tripes, me fige, me ramène au néant... Le cri de la peur. Celui de la folie aussi.

    Ce soir, j'ai vu l'enfer. Le vrai. Celui dont on ne s'évade jamais. La torture éternelle.
    Ce soir, je commence à comprendre l'indicible.
    Ce soir...

    Je me laisse dériver au fil de ses contradictions, des haines et de la passion. Passion oui... Pati, souffrir... Sans rémission, sans pardon. Et conscient. Pleinement conscient. Juste incapable de changer le cours des choses. Subir jusqu'au dernier jour, voilà son lot. Et le mien : comprendre, prendre avec... "Elle" est là dans mes bagages. Fidèle et patiente. Attend-Elle son heure ? Parfois j'aimerais... Mais non, elle joue avec moi, me montre ses multiples visages sans jamais se laisser saisir. Elle rit de mon impuissance et de mes larmes.

    Et l'hère de tenter de poursuivre... Son regard supplie Deos ou l'Innomable de le laisser continuer un peu, juste un peu. Rassembler encore pour un instant quelques bribes de mémoire, le peu qu'il reste de lui. Il parle de lumière, de l'amour le plus pur et le plus doux que cette terre a sans doute jamais porté. Il parle de rires et de joies. Il aime encore malgré la nuit venue... Il parle de ce qu'il ne peut atteindre. Il a faim, soif, il a besoin de cette paix... Et ne peut rien en toucher.
    Et le voilà qui sombre à nouveau sous l'insanité du Démon. Et ce Démon c'est lui encore. Cette rage, cette colère, c'est lui encore. Aucune bassesse, aucune méchanceté ne sera assez cruelle pour le repaître. Il se tord et agonise. Il se répand en injures. Et il crie, hurle de se taire, de le laisser tranquille encore un peu, juste un peu... Juste assez pour faire savoir qu'au fond de la nuit brille encore une étincelle de vie et de tendresse.



    Je lui porterai ton message, l'Homme. Tu as ma parole.


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  • A hallucination is a fact, not an error; what is erroneous is a judgment based upon it.
    Bertrand Russell

    It is a time when one's spirit is subdued and sad, one knows not why; when the past seems
    a storm-swept desolation, life a vanity and a burden, and the future but a way to death.
    Mark Twain

    My apprehensions come in crowds;
    I dread the rustling of the grass;
    The very shadows of the clouds
    Have power to shake me as they pass:
    I question things and do not find
    One that will answer to my mind;
    And all the world appears unkind.
    William Wordsworth


    What is learned in combat, is never, ever forgotten. And more... Lacking trust places barriers between us and our partners, and there is still another barrier: we learned that we lose those we get close to.

     


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